Dexia AM prévoit une renaissance des actions en 2011

Publié le par sebi

Dexia AM prévoit une renaissance des actions en 2011 :

 


(AOF / Funds) - "2010 a été une année mouvementée et très volatile sur les marchés boursiers. Selon nous, 2011 devrait être plus propice aux marchés d'actions grâce à la bonne santé des entreprises et aux mesures exceptionnelles prises par les banques centrales, mais cette aide monétaire sans précédent n'est certainement pas sans risque. L'année 2010 a été caractérisée par la vision relativement binaire des investisseurs en actions. Ils se sont focalisés en permanence sur les différences entre marchés développés et émergents et ont alterné stratégies déflationnistes et inflationnistes", juge Dexia AM.

"Selon nous, 2010 aura été une année de transition et 2011 devrait connaître un environnement de marché plus équilibré. Les corrélations sectorielles, qui atteignent des sommets historiques, devraient diminuer et le stock picking devrait à nouveau avoir le vent en poupe. Nous sommes également convaincus que la préférence des investisseurs pour les valeurs dites de croissance (growth stocks), qui ont fortement surperformé les actions de rendement (value stocks), persistera, quoique de manière plus sélective", explique Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions.

"Nous pensons par ailleurs que la croissance économique modeste et la politique d'assouplissement monétaire créeront un climat idéal pour les actions. Nous n'anticipons pas un phénomène déflationniste comme au Japon, étant donné que, contrairement au Japon, les États-Unis sont parvenus à stabiliser, voire augmenter les perspectives inflationnistes et à créer des taux d'intérêt réels négatifs. Il existe une forte corrélation entre les attentes inflationnistes et les multiples de valorisation. Dans le passé, un taux d'inflation de 2 à 4% a été favorable aux marchés des actions. Les entreprises appliquent toujours une discipline rigoureuse, disposent de réserves de trésoreries pléthoriques et ont pu maintenir leur rentabilité lors de la crise. La combinaison de taux d'intérêt réels négatifs et d'une croissance modérée devrait dès lors continuer à soutenir les marchés des actions en 2011."

"Les investisseurs en actions, tant institutionnels que particuliers, semblent avoir jeté l'éponge, déçus par les rendements et ébranlés par deux crises majeures en 2002 et 2008. Le marché des actions américaines est aujourd'hui deux fois plus grand que le marché obligataire alors qu'il y a dix ans, il était six fois plus important. Les fonds de pension, les assureurs, les fondations et les ménages ont réduit sensiblement leur exposition aux actions. Le contraste entre les entreprises et les investisseurs ne pourrait pas être plus marqué. Tandis que les premières sont en grande forme, et peuvent se targuer de disposer d'abondantes liquidités et d'un faible taux d'endettement, les seconds ont une aversion au risque et préfèrent investir dans des obligations d'État peu rémunératrices."

"Le coût du capital n'a jamais été aussi élevé et celui des emprunts aussi faible. La structure financière solide des entreprises leur permettra de restructurer leur mode de financement et de créer une valeur importante pour les actionnaires au moyen de rachats d'actions ou de hausse des dividendes. Les activités de consolidation (fusions et acquisitions) devraient également se multiplier dans de nombreux secteurs, les sociétés les plus solides menant une politique de rachats et empruntant à faible coût pour financer des acquisitions créatrices de valeur."

"Parallèlement, les marchés des actions affichent des valorisations très raisonnables. En termes de ratio cours/bénéfices, les marchés européens présentent les mêmes valorisations qu'en 2003 étant donné que les cours des actions intègrent des taux de croissance historiquement faibles. Une croissance des multiples de valorisation est nécessaire pour que les marchés rebondissent."

"Nous sommes persuadés que la contraction des multiples de valorisation a atteint un niveau plancher. Les taux d'intérêts réels négatifs, qui ont une plus grande influence que les taux d'intérêt nominaux entraîneront une hausse des multiples de valorisation. Le potentiel haussier des marchés des actions dépend en grande partie de ces multiples de valorisation, actuellement faibles. Dans une période de redressement économique, la croissance des multiples représente l'essentiel de la performance des marchés des actions. Historiquement, une période prolongée de taux d'intérêts réels négatifs a toujours conduit à un rebond des marchés des actions."

"Naturellement, des risques existent également. Premièrement, la politique monétaire des États-Unis est devenue très puissante mais elle peut également perturber les conditions de marché et créer des déséquilibres. Elle a ainsi entraîné une dépréciation du dollar et de la livre sterling au détriment de l'euro et des devises des pays émergents. Deuxièmement, la solide performance des marchés émergents est largement attribuable à la politique d'assouplissement monétaire américaine."

"Troisièmement, cette politique soutient le marché des matières premières, ce qui augmente les perspectives inflationnistes mais risque d'entraver la demande finale comme ce fut le cas en 2008. Quatrièmement, si l'inflation reste faible dans les pays occidentaux, elle progresse rapidement dans les marchés émergents. Il faudrait éviter que cette tendance se poursuive afin de ne pas assister à un renversement de la politique d'assouplissement monétaire. Enfin, les risques liés à la dette souveraine de plusieurs pays périphériques de la zone euro n'ont pas reculé et doivent être suivis de près."

"Compte tenu des déséquilibres et risques présents dans le contexte économique actuel, les marchés des actions devraient rester volatils et s'accompagner de corrections à court terme, à considérer comme des opportunités d'achat. Une nouvelle donne est en train de façonner le paysage des investissements. Les écarts entre les pays développés et les marchés émergents se creusent de jour en jour. Nous devrions nous méfier des nouvelles bulles qui pourraient résulter d'une politique monétaire peu orthodoxe."

"L'Asie est promise à un bel avenir mais ce thème est à présent suracheté à court terme. Par ailleurs, alors que l'Europe est aux prises avec des difficultés financières, les sociétés européennes n'ont jamais été aussi solides et celles présentes à l'international continuent de prospérer. Les grandes tendances qui se dessinent depuis un certain temps subsistent. Il s'agit du rééquilibrage de la croissance économique vers l'Extrême-Orient, de la pénurie des ressources naturelles et du déséquilibre entre l'offre et la demande de main-d'oeuvre dans les pays européens."

"Dans ce contexte, nous privilégions les thèmes d'investissement suivants : les marchés émergents sont sortis beaucoup plus forts de la crise et devraient poursuivre leur croissance. À court terme toutefois, nous recommandons une approche plus prudente : l'avenir de ces pays dépendra en grande partie de la politique monétaire américaine." Sur les matières premières, "la demande mondiale de pétrole brut, tirée principalement par la demande chinoise, devrait atteindre des niveaux record en 2011. Les marchés émergents continueront à chercher des moyens d'assurer leur approvisionnement en énergie".

Dans le cas des actions de croissance, "ces valeurs ont été fortement revalorisées à la faveur d'un environnement de faible croissance et du manque de visibilité des bénéfices des autres actions. Nous pensons que les actions de croissance de qualité ou GARP (Growth At a Reasonable Price) resteront des valeurs phares à l'avenir. Au cours de la décennie perdue des années 1990 au Japon et de la Grande Dépression des années 1930, ces actions se sont relativement bien comportées. Nous pensons que les actions GARP poursuivront sur leur lancée en 2011 puisqu'elles offrent toujours le meilleur profil rendement/risque. Les actions caractérisées par une croissance durable et visible restent rares et méritent dès lors une prime".

Concernant les dividendes (en particulier les hausses de dividendes), "les entreprises qui offrent des dividendes pérennes sont très attrayantes étant donné la faiblesse des rendements obligataires. Les sociétés n'ont jamais affiché de meilleurs bilans, ce qui leur permettra de verser à leurs actionnaires de beaux dividendes. Le must est d'investir dans des sociétés qui augmentent leurs dividendes chaque année. Cette stratégie porte ses fruits depuis septembre 2009 et cette tendance devrait selon nous se poursuivre".

Quant aux fusions et acquisitions, "toutes les conditions sont réunies pour générer une nouvelle vague de fusions et acquisitions. L'écart entre le rendement des flux de trésorerie disponible et celui des obligations d'entreprises est significatif. Les acquisitions créatrices de valeur doivent être privilégiées".

Publié dans Economie :

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