Pour de meilleures perspectives à moyen terme, des mauvaises d'abord

Publié le par sebi

Pour de meilleures perspectives à moyen terme, des mauvaises d'abord :

 

 

(AOF / Funds) - "Depuis le dernier numéro de ce bulletin, les indicateurs économiques ont confirmé le ralentissement de l'activité, sans exclure la possibilité d'un double creux ou d'une nouvelle récession mondiale. Aux Etats-Unis, l'activité des petites entreprises s'est dégradée selon l'enquête NFIB, et les chiffres de juin ont révélé une nette détérioration du déficit commercial. Les estimations initiales d'une croissance du PIB réel de 2,4% en rythme annuel au 2ème trimestre pourraient être ramenées à 1%"

"La thèse du double creux a été confortée par les difficultés persistantes de l'immobilier résidentiel outre-Atlantique comme en témoigne la morosité de l'indice NAHB. A l'inverse, la production industrielle de juin a été favorable avec une hausse de 1% en mois glissant, un chiffre deux fois supérieur aux attentes, tandis que l'enquête Senior Loan Officer de la Fed a indiqué une normalisation progressive des conditions d'octroi du crédit. Le plus préoccupant a été l'annonce d'une progression à 500.000 du nombre de nouvelles demandes hebdomadaires d'allocations chômage, une hausse de près de 75.000 en un mois."

"A cela s'est ajouté le plongeon de l'indice de la Fed de Philadelphie à -7,7, quand le consensus prévoyait +7. Ce résultat accentue les craintes d'un double creux. L'économie mondiale devrait suivre les Etats-Unis, ce qui fait craindre un pic de l'activité en Europe. Ces inquiétudes font suite à d'excellents chiffres de production dont le point d'orgue a été la croissance de 9% en rythme annuel de l'économie allemande au 2ème trimestre. Ce rythme, le plus rapide de son histoire, pourrait être le point culminant du cycle. Le Japon a aussi marqué le pas et la croissance des exportations asiatiques pourrait ralentir. Le fléchissement des importations chinoises suggère une moindre vigueur de l'économie intérieure (tout comme la décélération alarmante de sa croissance monétaire) entraînant une augmentation notable de l'excédent commercial chinois."

"Cette tournure des événements pourrait faire le jeu de ceux qui prônent le protectionnisme au Congrès américain, à l'approche des élections législatives de mi-mandat. Tous ces éléments font craindre de nouvelles turbulences sur les marchés. Lors de la réunion d'août du FOMC, la Fed a reconnu que les Etats-Unis avaient un problème de croissance mais n'a pas offert d'autre solution que de réinjecter dans le marché les recettes d'obligations hypothécaires arrivant à maturité, conservant intacte la taille de son bilan. Le point critique pourrait être atteint si la croissance du PIB réel devait encore se détériorer et certains estiment que la croissance de 2% en année glissante est un point mort en-deçà duquel l'économie renouerait avec la récession en l'absence de mesures de soutien."

"Selon nous, les marchés ont été trop optimistes dans leurs anticipations d'une seconde phase d'assouplissement quantitatif. Nous pensons que tout changement de politique monétaire devra faire suite à un changement de fondamentaux (...) La phase 2 d'assouplissement quantitatif n'interviendra qu'en réponse à des difficultés économiques. Ses conséquences (une importante dégradation des bilans des Banques centrales) sont si vastes qu'une telle décision exige de réelles circonstances difficiles. De meilleures perspectives pour les marchés à moyen terme dépendent probablement d'une période peu brillante à court terme."

Publié dans Economie :

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